Elle fait partie de la cinquième génération à défendre le patrimoine des Tissages Perrin : la soie, et notamment la soie stretch, spécialité de la maison depuis des décennies. Laurence Bernard l’affirme : sur un marché aussi compétitif, ce sont ses clients qui font progresser l’entreprise, toujours prête à accompagner leurs défis créatifs et leur chemin vers une production plus responsable. Avec 65 métiers à tisser, des partenaires français et italiens pour la teinture et l’impression, et une soie aujourd’hui majoritairement GOTS, l’entreprise poursuit son histoire sur un marché en pleine mutation.

Quelles sont vos impressions de cette dernière édition d’Interfilière Paris ?

On présente les collections hiver, et l’été de plus en plus, ainsi qu’une collection lingerie par an. On a été surpris sur cette session de rencontrer des prospects bain très intéressants, on ne s’y attendait pas ! On a également eu la bonne surprise de voir les équipes studio et quelques prospects internationaux, c’est globalement très positif. On a déjà hâte d’arriver à la prochaine édition de janvier, qui sera très importante.

Parlez-nous de vos collections, que recherchent vos clients en ce moment ?

Le marché est très compétitif, mais on se rend compte que certains clients souhaitent aujourd’hui sortir du lot, et de plus en plus proposent des capsules luxe qui se vendent souvent très bien. On a toute l’offre pour, notamment des soies stretch jacquard qu’on peut réaliser avec le dessin du client, beaucoup en prêt-à-porter mais aussi en lingerie. On pioche dans nos grandes archives et on est capable de tisser très rapidement des tirelles à leur soumettre. On est fidèle à Interfilière pour continuer de montrer ce savoir-faire, qui plait encore beaucoup.

Quelles tendances avez-vous remarqué ?

Tout le monde a passé les deux dernières années en pyjama – le confort basique post Covid. On a vendu de très belles pièces en soie pour Loewe, et une nouvelle gamme de polyamide stretch qu’on a bien mise en avant. Mais on est maintenant tous revenus au bureau, on retourne à une mode axée sur les jolies pièces sophistiquées, la vie active, le voyage et le loisir. Les gens vont recommencer à s’habiller.

Comment travaillez-vous avec vos clients sur les sujets de durabilité ?

On a une démarche RSE assez dynamique depuis ces deux dernières années. Nos clients sont demandeurs, on essaye donc de les suivre dans les problématiques de transparence vis-à-vis de leurs propres clients. C’est une démarche qui nous fait aussi progresser car le sujet est transverse, du RSE à l’empreinte carbone, il nous lie les uns aux autres. Nous ne vendons pas seulement des produits, mais aussi la bonne gestion de l’entreprise.

Comment naviguez-vous à travers les aléas du marché ?

Il faut savoir s’adapter. Après l’euphorie de 2022-2023 le premier semestre était très timide mais là, ça repart fort. Nous avons des projets prêt-à-porter et lingerie, il y a un réel intérêt, nous restons concentrés sur ce que nous faisons de mieux : de belles soies stretch, des jacquards, des coloris qui plaisent beaucoup.