En Auvergne-Rhône-Alpes, secteur clé du textile et de l’innovation, une petite révolution est en marche. Implanté dans la région depuis près de 20 ans, Techtera s’est donné pour mission de propulser la filière textile française dans le futur, opérant aussi bien auprès des entreprises que de la science, de l’industrie et des pouvoirs publics. Avec 282 membres et plus de 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires générés depuis 2015, son écosystème, qui réunit PME, laboratoires de recherche et centres de formation, est fort d’un rayonnement qui a déjà engendré la création de 63 000 emplois.

Ses axes de travail : l’économie durable et circulaire, la digitalisation de l’industrie et les matériaux à haute performance. Un vaste programme qui offre un aperçu, pragmatique et chiffré, d’un avenir déjà en marche. Ces vingt dernières années, Techtera a mené à bien pas moins de 293 projets, portés par des leviers d’action qui couvrent la totalité de sa chaine, depuis la R&D jusqu’à l’accompagnement économique, en passant par la formation.

Son point fort : porter les projets de leur conception jusqu’à leur mise en pratique, et penser l’avenir depuis tous les bouts de la chaine. En témoigne le développement de Casttor, un démonstrateur industriel permettant de recycler des textiles à composition complexe, notamment polyester, mais aussi un projet de cartographie des chutes de production et des stocks dormants. Cofinancé par la région, le Centre Technique du Textile et Unitex, il prend à bras le corps la problématique du recyclage pre-consumer.

« La plupart des entreprises n’ont pas de notion de la quantité de textile qu’elles jettent, explique Issam Chaouki, chargé de projets innovation. Par ailleurs, une PME qui n’aura que 200 kg de déchets ne pourra pas, pour des raisons économiques et logistiques, les recycler. Notre but est de mutualiser la récupération des chutes sur plusieurs dizaines d’entreprises, pour garantir leur recyclage. »

Voilà le type de projet que porte Techtera, avec en ligne de mire des solutions pérennes et opérationnelles, à 360°, qui se projettent au-delà du produit fini et de la relocalisation. « Dans la conjoncture de relocalisation du Made in France, on risque de relocaliser tous les problèmes avec, poursuit Issam Chaouki. Alors on anticipe, on innove, on crée des boucles fermées. »

Alternatives bio-sourcées pour la chimie dédiée au textile, digitalisation de la traçabilité, automatisation du contrôle des tissus… Là où les grandes idées existent, Techtera intervient pour les optimiser, avec une conviction : puisque la transition énergétique ne se fera pas sans l’industrie textile, les technologies de demain doivent, dès maintenant, être mises à profit pour bâtir une filière plus solide, plus responsable et plus innovante que jamais.