Qui dit ville thermale dit beachwear, mais aussi offre lingerie adaptée à une clientèle sensible au bien-être. Il y a près de dix ans que Catherine Fraigneau a repris Au Bon Temps, la boutique d’Yverdon-les-bains où se croisent maillots de bain, sous-vêtements, prêt-à-porter et nightwear. Une sélection astucieuse et une gamme qui couvre tout le spectre des tailles, du bonnet A au bonnet I. Elle l’affirme : les habitudes d’achat ont changé, depuis la crise du Covid et l’essor du shopping en ligne. Mais rien ne remplace l’œil expert d’une spécialiste certifiée, alors c’est bien chez elle que les clientes partent à la recherche du fitting parfait, et de modèles qui évoluent avec les mœurs et les envies.

Racontez-nous l’histoire d’Au Bon Temps. 

La boutique est située dans la plus belle rue piétonne de la ville. Je l’ai reprise il y a bientôt huit ans mais elle existait déjà depuis une dizaine d’années. Comme c’est une ville thermale, je vends beaucoup de bain en plus de la lingerie, du nightwear et du prêt-à-porter, mais je propose également de la lingerie médicale. C’est important que les femmes qui ont été opérées d’un cancer du sein puissent faire leurs achats dans un milieu féminin et chaleureux. 

Comment votre offre a-t-elle évoluée au fil du temps ?

À la base, un tiers de la boutique était dédié au prêt-à-porter. J’essaye de diminuer cette part et de la remplacer par de la lingerie, mais qui puisse être portée en toute circonstance. Une slip dress en soie apporte par exemple une touche de sensualité au prêt-à-porter. J’essaye de le faire glisser vers la lingerie, plutôt que l’inverse.

Parlez-nous du Salon International de la Lingerie : depuis quand le fréquentez-vous, et quels sont vos impressions sur cette session ?

Je l’ai toujours fréquenté, c’est essentiel pour m’inspirer, voir les tendances, et surtout pouvoir, en une journée, comparer toutes les marques avec lesquelles je travaille. Cela me permet d’orienter mes achats de façon très efficace. Je suis pour la première fois accompagnée par un personal shopper, qui m’aide à trouver une nouvelle marque de collants. C’est une expérience très intéressante qui aide à ne pas s’éparpiller, et à être présentée aux marques de façon plus fluide.

Misez-vous justement sur la fidélité à une marque, ou sur la diversité ?

Certaines de mes clientes sont effectivement très fidèles à une marque – mais mon objectif reste de les orienter vers les modèles qui conviendront le mieux à leur morphologie. Je me fixe aussi comme contrainte de ne vendre que des marques européennes. Il faut conserver notre patrimoine et nos savoir-faire locaux, en soutenant notamment les jeunes marques. Ce n’est pas toujours évident car certaines ont du mal à tenir sur la durée, il faut trouver le juste milieu pour les accompagner tout en garantissant à nos clientes une bonne longévité.

Avez-vous observé une évolution dans votre clientèle ?

Elle s’est récemment diversifiée, vers plus de femmes transgenres. Cela amène de nouvelles réflexions sur mes achats, au niveau des tailles et des types de carrures par exemple. Et cela me permet aussi de faire évoluer mon expertise, pour faire en sorte qu’elles se sentent toujours à leur place dans ma boutique.